Stadtmonolog 3
Ostkreuz. Silhouettes suspendues, dans les fumées, marionnettes pendues par les pieds vers le haut. L'attente, toujours. Je me serais cachée pour mieux les voir. Toujours debout. L'attente. Avant le mouvement. Toujours le même. Deux pas en avant. Un de côté. Et deux en diagonale, vers l'avant. Puis plus rien. Tout est désert. Arrive déjà le premier. Les suivants sont à leur place, prennent leurs marques sur le perchoir et se figent comme à l'instant les autres. Ils forment la même guirlande, à quelques détails près. Tels les étourneaux sur un fil électrique, les pinces sur la corde à linge. L'attente à nouveau. Quand arrive la machine. Deux pas en avant. Un de côté, presque pour tous. Puis la fin du parcours. Disparus. Un temps. Suspendu. Ils arrivent par la gauche. Marionnettes toujours changeantes, chair à canon en temps de paix. Victimes consentantes de cet enlèvement, ne répondant qu'aux injonctions de monter. Le haut-parleur résonne avec la hauteur. J'entends d'ici toutes les directions, les consignes, les horaires. Ils s'en vont. Après avoir attendu. Pour que d'autres puissent attendre à leur tour. Un coup à gauche, un coup à droite. S'entassent, se suivent ou se bousculent, dès que le mouvement revient. Mais avant, toujours l'attente. Et l'immobilité. Ribambelle de cadavres. Qui ne le savent pas. Qui ne se doutent de rien. Mais aujourd'hui, il n'arrive plus rien de cet ordre.
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