meinetwegen

tentative de rattrapage, espace d'exploration, d'échange et d'expérimentation, tout par la langue, rien que la langue, slurp.

21 Dezember 2008

Mon testament

Je vous confie mes cendres. A toutes les deux. Elles vous reviennent plus qu'à quiconque. Il vous appartient de les disperser. Comme je vous ai appartenu. Comme je vous ai possédées. Vous gravirez ensemble toutes les marches, je sais que vous le ferez sans vous haïr, je serai le lien entre vous, la poudre sous vos yeux, la poussière dans vos cheveux, je deviendrai le vent, j'assècherai l'air, grattant vos gorges, vous penserez que plus jamais je ne m'étoufferai. Puis vous ouvrirez vos mains, que j'ai tant serrées et caressées, vous les ouvrirez presque sans trembler, vous fermerez les yeux pour aussitôt les rouvrir pour me voir me répandre, m'enfuir, m'envoler, flotter, pleuvoir, vous quitter et vous embrasser en même temps. Vous n'aurez pas dit un mot jusqu'à cet instant. A partir de maintenant, vous ne pourrez plus vous parler. J'aurai séché vos gorges. Ma salive vous manquera. Comme la vôtre m'a manqué. Je serai partout désormais. Avec toi. Avec toi. Avec tous. Qu'ils le veuillent ou non. Vous redescendrez les marches, les jambes prêtes à défaillir, vous vous donnerez finalement la main. Celle qui m'enfermait à l'instant, que vous n'avez pas osé frotter, en espérant que je me glisse une dernière fois contre votre peau. Vous scellerez ainsi ma vie, main dans la main, moi au milieu. Et même si je ne suis alors plus rien, rien d'autre que quelques particules flottant dans l'air de la ville, je serai votre souvenir, j'espère le meilleur.

1 Vous avez toujours quelque chose à dire :

  • A 10/2/09 11:04, Anonymous Anonym a eu le culot d'écrire

    Pas sûr qu'on ait envie de partager ce moment. Et si pour une fois on était égoïste et qu'on ne pensait qu'à soi...

     

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