meinetwegen

tentative de rattrapage, espace d'exploration, d'échange et d'expérimentation, tout par la langue, rien que la langue, slurp.

19 September 2008

Journal de celui qui est parti – 9

C'est toujours la nuit que les angoisses se réveillent. Pour la première fois j'ai pensé à mes parents. A ce qu'ils pouvaient bien penser, eux. Je ne les ai pas habitués à leur donner tous les jours des nouvelles, mais ils s'inquiètent sûrement. Et puis ils ne savent pas grand chose de ma vie. Avant maintenant. Ils ne connaissent pas mes amis. C. non plus. Je réalise qu'ils n'ont aucun autre moyen de savoir où je suis, s'ils venaient à s'inquiéter. Mais c'est pour tout le monde pareil. Personne ne peut savoir où je suis, même en ayant les numéros de tous mes amis, collègues, cousins. Je ne leur ai jamais vraiment raconté ce que je faisais, la vie que je vivais. Ça va, il fait beau. Oui, je mange bien. Non, je n'ai pas besoin d'argent, tout va bien. Jamais de question personnelle. Ça ne m'a jamais vraiment manqué. Mais bizarrement, je m'en rends compte seulement maintenant, loin d'eux, vraiment loin d'eux, alors qu'ils ne peuvent pas savoir que je suis si loin et qu'ils ne le sauront que si je le leur dis. Mais je ne le dirai pas, je n'en ai pas besoin. Après tout, je suis heureux comme ça, je n'ai pas besoin d'eux. Je n'ai plus besoin d'eux. Pourtant, ça m'a réveillé. J'ai pensé à eux au beau milieu de la nuit et me suis posé ces questions. Pour la première fois. Peut-être parce que c'est mon anniversaire demain.

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