A l'extérieur
Je marche, je me vois marcher.
Etait-ce bien moi qui pensait tout à l'heure. Qui regardait l'autre bord de la route. Si je compte bien, ça fait plus de six mois que ça dure, cette impression. Je marche et je me vois marcher. Je suis mon spectateur que j'ignore ou feins d'ignorer. J'avance mais ce n'est pas vraiment moi, c'est lui qui se trompe, lui qui prend à gauche ou à droite, lui qui vieillit aussi. Moi, je regarde tout ça, rassuré, ce n'est pas vraiment moi, c'est plus facile comme ça.
Et si je tombe. Que va-t-il se passer. Si je tombe, c'est moi qui aurai mal. Peut-être pas. Je le verrai tomber tout comme je le vois se tromper de chemin, s'arrêter, s'épuiser dans sa quête. Je ne corrige rien, n'évite pas les erreurs, je les vis sans les percevoir comme des blessures, comme si je voyais un autre les commettre, en sympathie.
Une carapace s'est formée sans que je m'en aperçoive, une armure inconsciente m'enveloppe, me fait sortir de moi. Je suis hors de moi. Et ça me met hors de moi. Même les jeux de mots ne sont pas de moi...
Je vis, je me vois vivre. C'est déjà ça.
4 Vous avez toujours quelque chose à dire :
A 3/11/06 17:20, Bavardage sens dessus dessous sur la culture et la communication, la communication de la culture et la culture de la communication a eu le culot d'écrire
Hello, et bon retour !
Je me demande si l'accord à la troisième personne du singulier est volontaire ou non pour ce "moi je" qui est double ("moi qui pensait...") ? Idem pour l'accord du conditionnel transformé en futur ("c'est moi qui aurais mal")?
Mais bon, je te lis, je te lis écrire, c'est déjà ça ! ;-)
take care.
A 6/11/06 09:34, Yvan Nigelstadel a eu le culot d'écrire
Sans vouloir ressortir mon Bled ou mon Bescherelle, je me contenterai de vous répondre présomptueusement que tout, ici, est volontaire et que je me suis amusé avec les accords, qui sont, vous aurez pu le remarquer, de bons déclencheurs de commentaires... (et je ne vous parle même pas de la ponctuation !) et vous voyez, ça marche ! Merci de votre fidélité.
A 6/11/06 21:56, Anonym a eu le culot d'écrire
Tu es, dis tu, conscient de toi ; tu distingues donc nécessairement ton Moi pensant du Moi qui est pensé dans son penser. Mais pour que tu puisses faire cette distinction, il faut de nouveau que ce qui pense, dans ce penser, soit objet d'un penser plus haut, afin de pouvoir être objet de la conscience ; et tu obtiens du même coup un nouveau sujet, qui va être à son tour conscient de ce qui était auparavant l'être conscient de soi. Parvenu là, je reprends mon argumentation précédente ; et une fois que nous aurons commencé à enchaîner nos conclusions selon cette règle, nulle part tu ne pourras m'indiquer un point où nous devrions nous arrêter ; nous aurons donc besoin à l'infini, pour chaque conscience, d'une nouvelle conscience ayant la première pour objet et de la sorte nous ne réussirons jamais à saisir une conscience effective.
A 7/11/06 15:13, Yvan Nigelstadel a eu le culot d'écrire
fichtre... ou fallait-il dire diantre...
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